Thursday, October 24, 2013

Le jeu des différences (pour les nostalgiques d’Astrapi)


Le paysage urbain français
  
Les cloches du dimanche matin, les vieilles églises qui les portent, la boulangerie où l’on passe acheter sa baguette ou son sandwich après la messe, qui sont souvent aussi des pâtisseries délicieuses, les boucheries, les charcuteries, les fromageries, les marchands de vin qui vont avec, les traiteurs, Dalloyau j’ai dit ton nom par ici les macarons.

Les fleuristes (eh oui, ce sont de grands romantiques, ces Français…), les papeteries, les librairies (et des lettrés…), toutes ces petites boutiques que l’on préfère généralement aux supermarchés (eh ! je parle de la VRAIE France ;) ; souvenir de cette petite enseigne à Tours, spécialisée dans la fabrication et la réparation d’abat-jour : je doute que le propriétaire fît fortune, mais n’est-ce pas quand même très poétique ? 

Les maisons anciennes couvertes de mousse ou de vigne vierge en province (ou en banlieue… même combat, non ?), le bar-tabac du coin où l’on va perdre au PMU ou acheter ses timbres fiscaux, les marchés à la française avec tous ses petits producteurs, locaux, biologiques (je m’arrête ici, grâce à l’utopie hippie on trouve la même chose en Californie en fait), les gares, les monuments anciens, les jardins à la française.

Et puis Paris, ses immeubles haussmanniens, ses musées grands et petits, ses expositions à tous les coins de rue, ses magasins de prêt-à-porter (ah, la mode, nous au moins on sait juger les gens sur leurs vêtements, et on le montre, fierté française), ses bouches de métro Art Nouveau.

Les rues, courbes, étroites, tordues, biscornues, dont le geste plus que naturel est le virage, certains trottoirs ridiculement minuscules où l’on est bien obligé de bousculer le passant d’en face (surtout s’il est moins important que nous ! eh, c’est normal après tout), les arrêts de bus avec toit (ah oui, c’est vrai, il pleut à Paris), les rond-points, derniers héritiers et porteurs de la statuomanie de la Troisième République, et la végétation si sobre de platanes, de marronniers, de tilleuls.


Le paysage urbain de LA (vision influencée surtout par Culver City, Santa Monica et Venice)

Les sirènes des voitures de police et des pompiers (oui, le même bruit que « dans les films »), les hélicos au-dessus de nos têtes qui poursuivent les gangsters, cinémas, magasins de déguisements, cabinets d’avocats et de dentistes annoncés par des panneaux que vous utiliseriez à peine pour un magasin de jouets en Europe (non, pas la petite plaque dorée où l’on fait briller ses diplômes et ses titres), les convenience stores, 7-eleven ouverts H24, les magasins dédiés à l’alcool (LIQUOR) ouverts tard aussi.

L’influence de cette Asie de l’autre côté de l’océan, les massages thaï, les instituts de beauté asiatiques, nails and spa, les yoga centers, et bien sûr tout le food, plus ou moins junk : Panda Express (quand on voit le nombre de calories, on comprend pourquoi ça ne s’appelle pas « écureuil express »), japonais, thaï, woks, indonésien (sans parler de Korea Town, China Town ou Little Tokyo).

Pour continuer dans l’alimentation, fast-foods, hamburgers/freedom-fries/Coke, food courts, restaus mexicains (Taco Bell !), food trucks, pizzerias (combien d’Américains sont allés un jour en Italie ? pas beaucoup, je pense), rarement un petit restaurant gastronomique français (ouf ! tout de même), et bars bien sûr mais comme en France sauf qu’ici ils ferment à 2h du matin.

Consommation, groupements de supermarchés (huuuge, pensez à Vélizy pour vous faire une idée), pharmacies ouvertes H24 (qui sont ici des supermarchés « Rite Aid »… on peut y acheter les croquettes du chien), supermarchés pour les animaux (on aime les « pets » ici… dans le code de la route : interdit de laisser un animal mourir sans rien faire sur le bord de la route ; ce n’est pas forcément une mauvaise mesure si l’on considère que le comportement qu’on a envers les bêtes influence celui que nous avons avec les humains, mais il ne faut peut-être pas pousser jusqu’à chouchouter le toutou de la mémère plus que le marine qui a perdu sa jambe en Iraq), hôpitaux pour animaux.

Quelques terrains de football (américain, pas de soccer), étendues résidentielles sur des miles et des miles carrés avec petit jardin (pensez à Wisteria Lane mais maisons sans étage, tout le monde n’est pas riche comme Carlos Solis), les storage rooms pour entreposer le produit de la consommation familiale le temps du déménagement, quelques high schools de temps en temps, parcs à l’américaine où l’on peut courir ou pique-niquer en famille, diversité de la végétation : palmiers, bananiers, pins parasols, platanes.

Et bien sûr, sinon ce ne serait pas LA, tout pour la voiture, magasins de pneus, garages pour réparation et lavage de voitures, stations-services, motels pour ceux qui sont en train de finir la route 66, vendeurs de voitures de collection ou pas, et vendeurs ou réparateurs de vélos ; rues en quadrillage où il est tellement plus simple de se repérer, trottoirs larges (mais en plaques de béton, moins élégants que dans notre bon pays… le pays du bon goût, décidément, que fais-je à LA), bordés de places de parking.


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